mardi 17 avril 2018

Elsa de Louis Aragon

ELSA

Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrrhes verts
Sa joue a retrouvé le printemps du repos
Ô corps sans poids posé dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau
La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables
Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit
Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux

Louis Aragon

Pour


6 commentaires:

  1. Bonjour,
    Une ode à son amour, merci de ce partage.
    Bonne journée
    Bises

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    1. J'adore Aragon, surtout quand il parle de Elsa Triollet. Bisous

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  2. que du bonheur cet ode à l'amour ! que c'est bien dit !!
    comment ne pas tomber amoureuse!!
    bisous- bonne journée-

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    1. Je n'ai pas un mari poète mais romantique quand même et...il taille la haie!
      Gros bisous

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  3. Quel amour.... pour réussir a le transcrire de la sorte! Bisous

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    1. Il était amoureux et les mots venaient sans réfléchir.
      Bisous

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