jeudi 23 octobre 2014

Une sordide fureur de vivre : un étrange anniversaire suite


Le texte complet depuis le début en cliquant sur l'image


          Damien respirait mal. Deux sbires à ses côtés tout de noir vêtus  lui murmurèrent 

          « Tu n’as pas intérêt à bouger, au moindre geste t’es mort ! »

          Qu'aillait-il se tramer ? Tous ces larrons attendaient de l'imprévu, de l'original!

           Le marquis donna des cerceaux à ses invités et prit la parole. 

          « Messieurs vous avez tous une couleur bien définie. Ces dames vont vous poser des questions et à chaque bonne réponse vous pourrez lancer votre cerceau sur cette jeune fille. Ne la ratez pas sinon vous perdriez le bénéfice de votre bonne réponse. Dans deux heures, au top de la fin du jeu, la couleur dominante gagnera le droit de passer la nuit avec cette demoiselle ».

          Damien fixait Lucie, le regard vague, la tête penchée légèrement sur le côté, elle ne faisait aucun geste de protestation, comme étant dans un autre monde. Droguée ! Bien sûr ils l’avaient droguée ! La neige était la raison de son apathie!

          Un geste d’énervement le secoua, aussitôt un sbire lui pressa le bras au point de le lui casser. Il était impuissant face à Lucie sujette aux rires et quolibets des invités. Les cerceaux fusaient, parfois très mal, en un hula hoop inconventionnel.

          Plus le temps passait, plus les convives s’enivraient, moins les tirs se précisaient. La pauvre Lucie, à bout de force s’affaissait sur sa chaise. Certains cerceaux jonchaient le sol, d’autres lui emprisonnaient les jambes ou pendaient à son cou. 

          Sortie de sa torpeur elle cria !. Le marquis lui mit un bâillon tandis que les joueurs applaudissaient. C’était plus que n’en pouvait supporter Damien. Il s’avança mais reçut un magistral direct en pleine figure qui lui fit perdre connaissance.

          Dans l'assemblée, Marty, une jeune femme à la peau nacrée et aux cheveux un peu roux, n'avait aucune empathie envers ce genre de divertissement. Un peu à l'écart elle fixait l'ensemble des dégénérés. 

          Allan et elle, amants depuis deux ans, se disputaient souvent depuis l'arrivée de Lucie mais elle la plaignait et ne la considérait pas comme une rivale. 

         Marty ne partageait pas les plaisirs de son compagnon. Au début il était le confident de sa vie tumultueuse mais bien vite, cette connivence au lieu de les rendre plus proches, les éloignait. Elle avait fait la bêtise de lui avouer trop de choses. Il avait tout enregistré dans les tiroirs de sa mémoire et à la moindre occasion, quand elle tentait de tirer un peu la couverture vers elle, il lui rappelait des éléments de son secret en lui disant : "Pense à ton existence avant notre rencontre et tu comprendras à quel point je t'ai tendu la main, tu n'as donc pas à te plaindre pour de petits écarts sous les draps de ma part...Tu sais parfaitement que cela fait partie de mon boulot...J'aime cette vie de nomade, j'ai besoin de me sentir libre..."

          Il n'y avait plus rien à dire....

A suivre…

Dame mauve le 23 octobre de l'an 2014


Pour les plumes N°35 d'ASPHODELE

Les mots imposés : regard, secret, main, larrons, tiroir, drap, couverture, partager, se tramer, connivence, confident, bêtise, proche, rival, neige, empathie, ensemble, amants, nacrer, nomade, noir.

lundi 20 octobre 2014

Une photo, des mots n°138 chez Leiloona


Jeu d'écriture n°138 chez Leiloona avec la photo ci-dessous
Les modalités du jeu en cliquant sur l'image.


Coiffeur visagiste du temps passé,
Permanentes  pour cheveux frisés,
Toute une mode à présent dépassée.
Devantures obsolètes aux portraits
 de quelques stars du moment apprêtées.
Entendre ragots, vies souvent déformées,
Juste pour meubler le temps, parler 
De tout et de rien pendant cheveux balayés,
Un art vieux comme le monde, jamais changé.

Dame mauve le 20 octobre 2014



dimanche 12 octobre 2014

Une photo, quelques mots n°137

Jeux d'écriture n°137 chez Leiloona

Les modalités en cliquent sur l'image


Un passé révolu

Regard tourné vers l'avenir 
bien moins long que le vécu du passé.
Nostalgie de ce qui aurait pu être
Ou de ce qui ne sera jamais.
Difficile de ne plus souffrir
Même si le temps fait son oeuvre
Vivre est le but de la manoeuvre.
Yeux de l'espoir existentiel,
Avant de la rejoindre au ciel.

Dame mauve le 12 octobre de l'an 2012

(Je ne tiens pas compte de la vie réelle de ce personnage, juste de ce que m'inspire cette image)

lundi 6 octobre 2014

Pour l’atelier d’écriture de Leiloona n°136


Pour l’atelier d’écriture de Leiloona n°136

voir modalité du jeu en cliquant sur l'image



Où cours-tu
Gamin de la rue
Avec ton air éperdu ?
Seul dans étrange avenue
Loin du monde et de la cohue
Ombres sur mur en temps suspendu
A ton cœur effrayé, angoisse accroit et distribue
Un regard en arrière, peur de l’homme au nez crochu.

Dame mauve le 6 octobre de l'an 2014

samedi 27 septembre 2014

Jeu d'écriture : des mots sur une image


Les modalités du jeu d'écriture de Leiloona en cliquant sur l'image.

Etrange forme s'échappe de cette quasi mortelle cigarette.
Ensorceleuse comme une femme aux belles gambettes
Mirage d'un corps éthéré, aérien,  subjuguant l'esprit
Qui, à force de longueur de temps, attente à la vie.
Des milliers d'inconscients sont en survie

Dame mauve le 27 septembre de l'an 2014

mercredi 24 septembre 2014

Une sordide fureur de vivre - 7: Surprenant anniversaire


Les résumés précédents en cliquant sur l'image.

7

Surprenant anniversaire


          Damien descend du camion. Robin l’avait déposé devant la propriété d’Allan. Deux gros chien aboyaient et montraient les dents alors qu’au fond du parc l’on entendait de la musique. Il s’approcha de la grille et un sbire, une vraie armoire à glace, lui demanda : 

          « Si vous êtes invité à l’anniversaire, vous avez oublié de mettre votre costume, c’est une soirée masquée…. »

          La surprise devait se lire dans le regard de Damien car l’homme le fixa bizarrement et lui demanda le carton d’invitation. Une voix se fit entendre :

          « Que se passe t-il ici ? »

          Un temps d’hésitation puis l’inconnu travesti en marquis, les mains ornées de bagues énormes et de joncs en or à chaque doigt, s’adressa à Damien.

          "Venez cher ami, nous n’attendions plus que vous pour commencer les festivités. Un ami commun nous a prévenus de votre retard. Choisissez un costume dans le dressing et rejoignez-nous dans la salle de réception. N’oubliez-pas de vous parer des bijoux dignes des plus grands joaillers, en apparence, car évidemment ils sont faux. Ils vous seront utiles pour les jeux."

          Complètement abasourdi, Damien suivait du regard le marquis s’éloignant après lui avoir ouvert la porte d’une chambre qui allait être la sienne pour la nuit. Il l’avait pris pour quelqu’un d’autre ! Quelle farce !

          Sur le lit se trouvaient les parures citées précédemment, dont une étrange ceinture ! Le choix du costume fut difficile en raison de la multitude proposée. Il opta pour celui d’un page. Pantalon vert très collant, veste resserrée à la taille par la ceinture en satin jaune aux facettes multicolores. Les bijoux très voyants, un chapeau, un loup, il était méconnaissable ! Il avait l’air d’un crétin dans cet accoutrement ! Pas le temps de faire le difficile, il lui fallait retrouver Lucie.

          En longeant le couloir il entendit une dispute dans une chambre. Deux voix de femmes qui se traitaient mutuellement d’idiote et de dinde, un crêpage de chignon en règle !

          Dans la salle envahie par une trentaine de personnes, Nul ne fit attention à lui. Le buffet était un vrai rêve ! Des victuailles gastronomiques en veux-tu en voilà ! Le marquis devait être le maître de maison car il donnait des ordres au personnel, de jolies filles en tutu de petits rats de l’opéra mais avec des strings et non des collants ! Il y avait de quoi en perdre le sommeil ! Damien était inquiet car si le marquis était Allan, il l’avait certainement reconnu.

          Comment tout cela allait-il finir ?

           Il fut tiré de ses pensées par l’arrivée d’un énorme gâteau… en carton…. Tous chantèrent joyeux anniversaire quand le paquet s’ouvrit laissant apparaître une jeune fille à peine voilée les mains attachées dans le dos….. Lucie !

A suivre

Dame mauve le 24 septembre de l'an 2014

Texte protégé par copyright

Les mots imposés pour le jeu d’Olivia "Des mots, une histoire" 

n°132


Jaune, or, joailler, bague, jonc, surprise, farce, dinde, idiote, crétin, crêpage, rêve, sommeil, lit.

jeudi 11 septembre 2014

Une sordide fureur de vivre 6 : la Jacaranda" suite 2


Episode précédents en cliquant sur l'image
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La "Jacaranda" suite 2

Les regrets ne servaient à rien, ni engranger les remords. Un regain de courage l’habita soudain, il se leva d’un bond, enfila sa veste et sortit de la chambre. Il n’arriverait à rien avec une attitude négative. Son amour pour Lucie lui donnait des ailes et il parviendrait à remuer les montagnes pour elle !

          Après un bon bol d’air dans le parc de la mairie où il respira profondément pour se remettre les idées en place, une phrase d’Allan à Lucie lui revint en mémoire : J’ai plusieurs demeures où tu serais bien mieux que dans cette auberge minable, surtout celle de Marseille, et de plus, une personne pourrait t’initier au secrétariat et tu travaillerais dans mes bureaux. Finis les recherches d’un nouveau travail, les imprévus pécuniaires, les myriades de soucis du quotidien. Ce serait magnifique non ? Essaie d’y réfléchir….

          Pourquoi Damien n’avait-il pas pris garde au caractère tout en espièglerie de Lucie ? Cette phrase avait dû mettre son esprit en allégresse et, pleine de jubilation elle avait dû prendre la décision maudite de tenter l’aventure. Lui, naif, pensait que son amour prendrait le dessus après une bonne nuit de repos. Quelle erreur !  Dans quelle boue présentée comme de la confiture s’était-elle plongée ? Il ne savait pas encore qu’il irait de découverte en découverte ! La brume ne se lèverait pas tout à coup comme par miracle !

          Robin, noctambule par habitude, lui proposa de l’emmener jusqu’à Marseille. Allan y avait une villa « Le marais » donnant sur l’immensité bleue de la méditerranée. La demeure serait facile à trouver après un immense champ de tournesols, catégorie d’hélianthe préférée du souteneur. Cela éclairait davantage encore l’enceinte de sa maison et lui procurait un dépaysement total par rapport à la grisaille des grandes villes où il chassait la naïve biche aux abois. Sous le soleil et près de la mer il se ressourçait.

A suivre...

Les plumes d'Asphodèle n°34

Les mots imposés :
Regrets, engranger, boue, repos, découverte, hélianthe, regain,  bond, imprévus, recherche, espièglerie, confiture, allégresse, jubilation, noctambule, brume, respirer, dépaysement, magnifiquebleu, marais, maudit, myriade.

Les mots facultatifs dans lesquels nous pouvions piocher :
Rien, sourire, montagne, déménagement, soleil, question, sagesse, océan, ivresse, tempête, lune, rêve, emménager, mer.