Demain sera la journée du
Beaujolais Nouveau.
C’est une fête que la septuagénaire célébrait tous les ans
avec la famille et les amis. Son déroulement était simple : chaque couple
apportait une bouteille, à son nom, emballée dans du papier aluminium. La
personne qui les recevait les mélangeait et ensuite une autre personne les
numérotait. Si bien que personne ne
savait à qui était la bouteille.
La bouteille numéro un était ouverte
au début du repas et chacun donnait une note au vin et ainsi de suite jusqu’à
la fin du repas. Les notes étaient inscrites sur des feuilles préparées par le
couple qui recevait. Le calcul des points était fait par le maître de cérémonie,
depuis des années, l’époux de la septuagénaire. Le couple ayant reçu le plus
grand nombre de points recevait un cadeau et le droit d’inviter tout le monde l’année
suivante. Le couple ayant le moins de points recevait un lot de consolation.
Hélas, depuis que la septuagénaire habitait
dans le sud de la France, cette fête avait disparue. L’année dernière ses
filles l’avaient organisée en région parisienne. Il leur restait un petit sens
des traditions. Cette année ce sera sans doute différent en raison des
problèmes dans certains couples.
Parlons d’un des couples. Sa fille avait
divorcé d’un homme non violent et toujours poli, pour un autre qui avait bien
caché son jeu. Il ne cessait de lui dire des mots d’amour, se rendait utile à
la moindre occasion, hélas il avait deux filles, deux véritables pestes. L’une
mariée, ayant du mal à vivre par ses propres moyens s’égarait dans tout et n’importe
quoi et appelait son père au secours. L’autre étudiante, imbue de sa personne,
et il n’y avait vraiment pas de quoi, faisait tout pour détruire l’entente
entre son père et sa compagne. Elle avait même eu le culot d’aller porter
plainte pour maltraitance au commissariat alors que c’était elle qui provoquait
les bagarres. Le père, naïf, gâtant ses enfants avec excès, n’avait même pas
pris la défense de la personne avec qui il vivait ! Il l’a laissé dormir
toute une nuit dans sa voiture devant l’endroit où elle travaillait. Un tel
comportement était une honte ! L’étudiante, maintenant, poursuivait ses
études loin de Paris mais quand elle revenait pour les vacances, elle se
retrouvait en pays conquis de par la négligence de son père.
La septuagénaire et son mari avaient
décidé d’un commun accord que cet homme n’existait plus pour eux et qu’il lui
était interdit de franchir leur porte et ce, de façon définitive. Leur fille
faisait de sa vie ce qu’elle voulait et la vivait comme elle le voulait, elle serait
toujours la bienvenue mais seule. Leur fille n’était déjà plus la même, elle
avait bien changée depuis le début du conflit, elle ne se laissait plus
envahir. Elle avait quand même perdu sept kilos avec le stress !
Maintenant elle vit au jour le jour et si son compagnon reprend ses frasques,
elle le laissera seul avec ses idioties. C’était incroyable comme un homme d’apparence
aussi gentille pouvait être fourbe ! C’était la fille de la septuagénaire
qui était en maltraitance et non la peste de maintenant dix-huit ans.
La septuagénaire calme ses écrits,
cette histoire la peine mais ne doit pas changer le cours de la sienne où tout
est calme et sérénité.
Violette WR le 14 novembre 2018