mercredi 15 avril 2020

Journal 2020 - 15 avril



          Trentième jour de confinement. Aujourd’hui le soleil n’est pas de la partie. Le vent marin s’est levé. J’entends bien le bruit des vagues et je les vois mousser sur la plage. Non non, je ne me promène pas en bord de mer, l’ai la vision par la baie de mon bureau. Deux pies ont pris place sur les branches encore partiellement dénudées mais je n’ai pas revu « Mimile » le petit écureuil. De petits oiseaux se posent sur la rambarde. Ils s’éloignent très vite quand je tire les rideaux. Les humains sont confinés, la faune et la flore reprennent leurs droits.

          La maison familiale des années cinquante s’impose à mon esprit avec le sous-bois et le grand verger avec ses divers arbres fruitiers : abricotiers, pruniers, mirabelliers, pommiers, poiriers et une immense haies de noisetiers. Mes parents n’achetaient jamais de fruits, les fraises nous étaient offertes par une amie de maman, madame Vidémont. Pas de virus à l’horizon, pas de vol, rien n’était fermé à clé.

           Je n’allais pas à l’école du village de Dornot en Moselle, papa m’avait mise dans une école privée, chez les sœurs de Sainte Chrétienne à Metz. Je résidais chez ma grand-mère paternelle dans le quartier résidentiel de Sainte Thérèse. Je ne rentrais à Dornot que les weekends et pendant les vacances scolaires.
          La nature était belle à regarder, tout comme aujourd’hui, mais nous étions attentifs à sa beauté. Il a fallu un virus et le confinement pour que certaines personnes voient les merveilles qui nous entourent.
          Les souvenirs de cette période de ma vie restent bien ancrés en moi.
C’était il y a si longtemps ! J’avais entre 8 et 12 ans !
Quelques photos de maman à Dornot en 1956 et 1957 avec notre chien Rolf



Là c'est moi à 10 ans

et 11 ans

samedi 4 avril 2020

Poésie du 4 avril 2020


Ce matin je me suis réveillée avec un  passé rêvé.
En dix neuf cent soixante sept je me retrouvais
Face à Claude, yougoslave, croate, vie remémorée.
Je l'avais connu lors d'un bal dans un salon "Rosier"
Une aventure qui n'avait malheureusement pas duré
A cause d'un mariage raté et d'une peur exacerbée
de la vie commune qui m'avait profondément meurtrie.
J'avais un fils de quatorze mois et c'était ma priorité.
Pourquoi ces beaux yeux bleus remplis de larmes
reviennent-ils à ma mémoire en ce jour de samedi ?
Samedi était la soirée de bal, croate est ma belle-fille,
Dans les rêves on mélange tout, présent et passé.
Peut-être  le confinement car mon père me surprotégeait.
Le cerveau et la mémoire font un étrange amalgame.
Peu importe, cela a éclairé mon visage pour la journée.

Violette W-Ruer le 04 avril de l'an 2020

jeudi 2 avril 2020

Journal 2020 : jeudi 2 avril





          Les douleurs du cou s’amenuisent, je peux tourner la tête vers la gauche. A droite c’est encore scabreux. Mon estomac n’aime pas trop le paracétamol que j’ai ingurgité ces quatre derniers jours. J’ai aussi très mal aux reins, toutes ces douleurs s’ajoutent à celles des jambes si bien que je me sens très fatiguée.

          Les enfants me manquent et par moment je craque toute seule dans mon coin.

          Je ne peux faire du crochet ou du tricot pour le moment. Je lis mais ma vue n’est pas au top. Alors, j’écris un peu, là encore pas longtemps.

           Je me sens complètement inutile et cela touche fortement mon moral. Je vais d’ailleurs m’arrêter là… 



Violette W-Ruer le 2 avril de l'an 2020