2
La tour de la déchéance
Réveil en sursaut ! Le cri de
Lucie résonna dans le silence de la nuit. Elle tâtonna le mur de sa chambre à
la recherche d’un interrupteur. Son cœur s’affola jusqu’à lui provoquer une
douleur aigue dans la poitrine. En dehors du fait que le noir lui faisait
horreur, elle sentait l’angoisse l’envahir. Elle cligna des yeux face à la
lueur provoquée par la porte qui s’ouvrait. Un jeune-homme apparut :
« Qu’est-ce qui t’arrive ?
Tu as réveillé tout le monde avec ton cri ! »
Denis était l’un des quatre
colocataires de l’appartement de cinq pièces situé au dernier étage d’un
immeuble qui en comportait treize, dans
le quartier plutôt mal famé « Bois l’abbé » à Champigny- sur-Marne.
Le logement, pourvu de deux salles de bains convenait aux deux
couples : Eva, Denis et Lucie, Damien. Depuis l’arrestation de ce dernier
pour vol à l’étalage, les finances étaient plus que basses. A la réflexion de
Denis, Lucie rétorqua :
« Tu ne vas pas en faire un
fromage ! J’ai juste fait un cauchemar ! Pour me remettre je vais
boire un coup de vodka… »
« Il n’y a plus d’alcool dans
la maison, fric zéro alors tu va devoir
t’en passer, et si tôt le matin ce ne sera pas un mal, tu déconnes vraiment…. »
« Mais j’ai ramené une bouteille
hier soir ! C’est encore cette conne d’Eva qui l’a sifflée ! »
Denis haussa les épaules, la vie
était dure pour tous. Eva se payait comme elle le pouvait, Lucie devait sa part
de loyer depuis trois mois. Pris dans
le tourbillon d’une exécrable existence, Denis, tentait cependant de ne pas
trop dégringoler. Eva se droguait et il en était très malheureux. Lucie
n’avait-elle pas réussi à obtenir un peu d’argent de son grand-père ?
Agacée Lucie répondit :
« Il nous a fait la valse de
l’agonisant, le malaise à point nommé…Juste pour que tout le monde s’occupe de
lui comme toujours. J’y retournerai demain… »
« Ce serait bien que tu
obtiennes satisfaction sinon On va tous se retrouver sous les ponts, je ne peux
assumer seul le loyer….Damien ne sors pas avant deux mois… Et Allan ?»
Comment osait-il lui parler
d’Allan ! Elle avait cher payé sa liberté ! Elle eut soudain un
vertige. Elle se rua dans les toilettes, de terribles nausées la secouaient
mais rien ne venait… Rien d'étonnant, elle n’avait rien mangé la veille.
Elle se
regarda dans le miroir et ce qu’elle aperçut la remplit d’effroi. Non démaquillée
la veille, le crayon noir laissait des cernes sombres, le mascara collait ses
longs cils par paquets. Elle ouvrit le robinet, laissa couler l’eau à flot et
se frotta frénétiquement le visage ! Ce fut pire ! La savonnette à
l’amande douce prit le relais et peu à peu le visage de Lucie apparut vierge de
tout fard, rougi par les frottements mais au moins c’était elle !
Elle s’enivrait
avec n’importe quel alcool. Sa raison embuée de haine la rendait vulnérable et
perméable à tout ce qui était néfaste. Son existence avait pour rime, déchéance !
Un vrai poème ! La houle de la stupéfaction avait dévasté son cœur et les
bons sentiments évanouis dans le ressac de la baïne ! Tout cela à cause
de… A quoi bon ressasser… Elle n’était la fille de personne… Elle rit
nerveusement en murmurant : Je ne
suis qu’un résultat de laboratoire….
A suivre...
Dame mauve le 15 mai de l'an 2014
Texte non libre de droit
Comme Olivia arrête ce défi d'écriture alors je poste mon article aujourd'hui mais je vais continuer l'histoire.
c'est bien dommage de se laisser aller comme cela
RépondreSupprimerUne histoire dont je poursuivrai la lecture. J'ai très envie de savoir comment cette petite va réussir à revenir à la raison. Car, j'en suis sûre (presque), elle va retrouver sa dignité.
RépondreSupprimerohlala on frise le sordide.. je me demande dans quel sens ça va évoluer ;-)
RépondreSupprimertriste est si vrai
RépondreSupprimerbisous
Lucie paumée et déjantée; cela doit être difficile de vivre cela.
RépondreSupprimerJe poursuivrai la lecture de cette histoire aussi. Hâte de savoir ce que deviendra Lucie.
RépondreSupprimer