vendredi 2 mai 2014

Vitrine des souvenirs 8 et FIN



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8

Confrontation houleuse



          Après une nuit d’isolation forcée, Nelson ne comprenait toujours pas ce qu’il faisait là. Bien sûr Annabelle l’avait rappelé, quel idiot de s’être laissé piéger par le commissaire ! Deux mois après leur « aventure » la jeune femme lui avouait être enceinte. Elle désirait le revoir et en parler. Il ne voulait pas qu’elle garde cet enfant mais par crainte de la voir faire un scandale, il tempéra la situation, toujours au téléphone car il n’était pas question de la revoir. Si Serena apprenait cette nouvelle infidélité ce serait un drame en chaîne !


           Puis, lors d’une réunion de famille, il reçut un appel étrange, une enfant lui souhaitait : « Joyeux Noël papa ». Il se retrouvait face à la confrontation d’une réalité qui rendait moins conviviale la soirée ! Le repas avait un goût amer de complications. Serena s’approcha, il raccrocha très vite : Une erreur… Il se retrouvait seul face au problème, impossible de trouver du soutien autour de lui !

          Quand plus tard, seul, il appela Annabelle, elle confirma que la petite Léa était bien sa fille. Mais pourquoi se manifester après toutes ces années ? Parce que la petite avait demandé à sa mère qui était son père et qu’elle ne voulait pas lui mentir. Dernier espoir pour Nelson : quel âge avait-elle ? Neuf ans… Que voulait-elle ? Oh rien ! Juste qu’il soit au courant de l’existence de Léa. Avait-elle besoin d’argent ? Non… Annabelle allait se marier et son futur époux voulait adopter Léa. Nelson ne comprenait pas sa démarche. Elle hésita un instant et d’une voix pleine d’humilité, dit : Léa porte ton nom, je ne l’ai pas déclaré de père inconnu et j’ai besoin de ton autorisation pour la procédure d’adoption….

          Nelson fit le récit complet de cette histoire au commissaire. Ce dernier lui fit remarquer qu’Annabelle n’était pas mariée, et qu’il n’y avait aucune trace d’enfant dans l’appartement de l’accusée et aucun papier spécifiant qu’elle fut mère un jour. Incroyable ! Qui donc l’avait appelé, une enfant c’était certain, mais qui ? Et surtout pourquoi ? Avait-il signé des papiers ? Juste envoyé une lettre de désistement de paternité à Annabelle avec une photocopie de ses papiers d’identité.

          Tonio Perlicchi pensait : beau personnage qui se débarrasse de sa fille sans l’avoir vue ! Comme si Nelson avait entendu cette phrase :

-        - Commissaire, je n’avais pas le choix, Serena m’en voulait toujours pour une autre infidélité, j’étais bloqué.

          - Cela n’explique pas la carte de visite de votre bureau trouvée dans l’appartement à Pierre percée, monsieur Courtois !

          Il l’avait envoyé à Annabelle au cas où il y aurait un problème avec l’adoption. Et jamais il n’avait revu sa maitresse ? Non ! Elle s’était bien moquée de lui ! Son orgueil de mâle en prenait un coup ! Bienvenu dans la confrérie des imbéciles !

          Le commissaire, qui avait demandé le transfert d’Annabelle car cette femme semblait liée à son affaire, appela un agent et… soudain Nelson se retrouva face à une femme vulgaire en qui il ne reconnut pas immédiatement Annabelle ! Avec arrogance elle s’adressa à lui :

          - Je te méprise, à cause de toi ma fille a eu un accident !

          Nelson allait répondre mais Tonio Perlicchi l’arrêta :

          - Madame que reprochez-vous vraiment à Nelson Courtois ?

       - Ce salaud avait refusé d’assumer ses responsabilités quand j’étais enceinte et sa femme n’avait pas voulu me croire jusqu’à… Maintenant c’est à lui de souffrir !

          Quoi ? Nelson faillit s’étrangler ! Jamais Serena n’avait abordé ce sujet ! Elle mentait !

          - Oh non mon cher Nelson ! Ta femme sait tout depuis le début ! Elle a d’ailleurs vu ta fille à l’hôpital le jour de l’accident…. Je voulais te parler mais comme tu étais absent c’est elle qui est venue ! J’ai tout appris sur tes aventures…. Pauvre femme, elle a perdu d’un coup toutes ses illusions !  Je suis allée la voir à la clinique à Metz, quelqu’un m’avait averti de son malaise…. Tu ne la reverras jamais !

          Cette dernière phrase fit tilt dans l’esprit du commissaire :

          - Savez-vous où se trouve madame Courtois ? Et où est votre fille ?

          - Ma fille se trouve avec ma sœur et son mari, c’est eux qui l’ont adoptée. Je savais qu’un jour j’aurais des ennuis avec mes « reproductions »… Les gens avec qui je travaille ne sont pas des tendres ! Je devais la protéger…

          Nelson perdit les pédales et fonça sur Annabelle ! Deux agents l’obligèrent à reculer tandis qu’il criait :

          - Espèce de dingue, qu’as-tu fait de ma femme ?

          Une inspectrice arriva dans le bureau et parla en aparté au commissaire. Ce dernier fronça les sourcils, apparemment pas une bonne nouvelle…. Il demanda aux agents de remettre Annabelle en cellule et s’adressa à Nelson….

          - Nous avons retrouvé votre épouse… je suis désolé… Il vous faut nous accompagner à la morgue pour la reconnaissance du corps….

          Nelson poussa un cri de bête blessée à mort ! Ce n’était pas possible ! Ce n’était pas elle ! Que s'était-il passé ? 
          
Il eut la réponse une heure plus tard, complètement effondré, il apprit qu’elle avait été retrouvée dans une pièce de l’hôpital très peu fréquentée, qui servait surtout de débarras, derrière un monceau de cartons.. Elle s’était suicidée en s’ouvrant les veines, Selon les premières constatations avant l’autopsie.

          Tonio Perlicchi pensa : Je n'aime pas   les enquêtes qui finissent ainsi ! Il est temps que je prenne ma retraite !

Epilogue de cette dernière enquête

          Annabelle fut jugée et enfermée après un verdict de dix ans de réclusion.

          Nelson perdit peu à peu la raison ; la maladie d’Alzheimer l’ayant touché après le choc émotionnel dû décès de son épouse. La grande faucheuse le prit entre ses griffes deux ans plus tard et il trouva enfin le repos.

FIN




        

N°130
Les mots imposés : soutien - famille - convivial - repas réunion confrontation - humilité - orgueil - confrérie - arrogance - mépriser - morgue - autopsie - trouver - réponse

11 commentaires:

  1. un texte qui demande un certain temps , bravo-
    bon vendredi- bisous !!

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  2. Je ne m'attendais pas à un tel dénouement. Bravo!

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  3. Comme je prends le train en marche dans ces jeux d'écriture, je n'ai pas lu (pas encore) les épisodes précédents. Mais ce dernier chapitre laisse supposer une histoire à rebondissements douloureux.

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    1. C'est dommage de commencer par la fin.... Bonne journée

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  4. une histoire qui finit bien tristement

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  5. que de rebondissements et c 'est fini ! quelle fin surprenante quand meme
    allez on attend la prochaine nouvelle

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