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Quinze ans plus tôt
Quinze ans plus tôt
Une fillette de cinq
ans, toujours gaie, riait aux éclats tandis que sa maman poussait la balançoire.
Le portique au milieu de la pelouse entourée de rosiers odorants trônait
dans un paradis de fleurs. Le ciel sans nuage, sans tonnerre était complice des
jeux de Lucie. La coquette maisonnette en bois au fond du jardin était son lieu
favori. Après dix ans de mariage, ses parents commençaient à désespérer puis
arriva le miracle. Rien ne fut trop beau pour la petite princesse. N’ayant
jamais connu sa grand-mère elle avait reporté toute son affection sur son
« Papinou ».
Toute la famille vivait
alors aux Etats-Unis. Puis, une mutation se pointa à l’horizon pour son père.
Il fut envoyé en France, leur pays d’origine. Nicky quitta son emploi de
professeur de français pour suivre son mari en Europe
.
Après un mois à l’hôtel en région parisienne, le mobilier au garde-meubles,
Papinou trouva un pavillon avec une piscine à Ferolles en Seine et Marne. Le
coin était tranquille et ils pouvaient tous cohabiter avec le patriarche car la
villa était immense. Damien nommait son beau-père ainsi car il était à la tête
des finances. Ils emménagèrent donc le mardi suivant l’achat définitif. Quel
bonheur de retrouver leurs meubles, leurs lits et leurs objets personnels !
Lucie apprit à nager mais son plus grand plaisir venait des moments à regarder
les étoiles à l’aide du télescope de son Papinou. Ce dernier féru d’astronomie,
lui racontait des fables de divinités célestes habitant l’Empyrée, un royaume imaginaire
et mystérieux où les méchants n’existaient pas ou alors étaient envoyés en
enfer. Une vague de tendresse envahissait la petite qui l’écoutait
religieusement. Elle se retrouvait au septième ciel !
Puis un jour Lucie demanda à ses
parents un petit-frère. L’atmosphère se chargea d’électricité. La fillette
oublia très vite ce désir, les amies d’école suffisaient à son bonheur, du moins
le croyaient ses parents avec soulagement.
Lorsque Lucie devint une adorable
adolescente de quinze ans, elle reposa la question à ses parents. Elle en avait
marre d’être fille unique. La tempête s’abattit alors sur leur vie d’azur.
Papinou semblait gêné… Qu’avait d’extraordinaire sa question ? Nicky expliqua
tant bien que mal qu’à quarante ans c’était risqué, tant pour elle que pour l’enfant.
Lucie n’en fut pas convaincue du tout ! Nicky pensait que ce désir d’autrefois
gisait sous la feuillée des années passées, hélas…
La nuit même, Lucie descendit dans la
cuisine pour se servir un verre de lait quand elle entendit des murmures venant
de la chambre de ses parents. Elle colla son oreille à la porte et écouta. Sa
mère était très nerveuse :
« Lucie ne va pas abandonner cette
fois. Petite, nous pouvions éluder ses questions mais maintenant… »
Son père plutôt agressif :
« Que voudrais-tu lui dire ?
Que tu n’as jamais été enceinte d’elle ? Comment crois-tu qu’elle va réagir
à cette nouvelle ?»
« Damien
peu importe, c’est notre fille même si une autre l’a portée…. »
Lucie avait le souffle coupée. Elle
se laissa glisser au sol… Son père continuait :
« Que crois-tu qu’elle pensera si
tu lui avoues que tu ne pouvais mener une grossesse à terme et que ma semence a
été implantée dans l’utérus d’une parfaite inconnue à Las Vegas ? »
« Ta semence ?
Officiellement oui mais tu sais parfaitement que ce n’est pas le cas… Les
relations de mon père t’ont quand même bien aidé ! »
Lucie en avait assez
entendu. Elle n’était la fille de personne, juste un résidu d’éprouvette !
Elle ne parvenait à y croire ! Son
existence embellie par tant de moments heureux n’était qu’illusion ! Même
son Papinou n’était rien pour elle ! Tout son univers s'écroulait! Ils lui avaient tous menti. Elle
téléphona à son petit copain, jeta quelques vêtements dans son sac de sport, prit deux cents euros dans le portefeuille de
son père et quitta silencieusement la maison….
A suivre
Les mots imposés :
Mardi, nuage, mari, enfer, empyrée, céleste, horizon, lit, paradis,
tempête, embellie, azur, atmosphère, étoile, tonnerre, mystérieux, septième,
coin, vague, festoyer, feuillée, fable.
Un come back réussi qui donne quelques pistes d'interprétation....
RépondreSupprimeroui cela donne le choix mais je sais maintenant où je vais. Il restera à composer avec les mots.
SupprimerMerci de ta visite
Une suite glaçante et sidérante.
RépondreSupprimerD'un autre côté, je n'ai jamais eu de désir de petit frère, être fille unique m'a toujours parfaitement convenu !
J'avoue qu'avec le temps cela m'aurait plu d'être fille unique...
SupprimerBisous
Je ne dis rien... si ce n'est que les parents auraient gagné à être plus discrets, ou à assimiler vraiment le fait que Lucie est leur fille, non le fruit d'une mère porteuse.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec toi. Pourquoi en parler ? Ou alors l'expliquer avec amour.
Supprimerpourquoi ne pas avoir révéler ce fait de vie à l'enfant quand elle était en âge de comprendre dans la vie on arrive tjs à tout savoir
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