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Jalousie
Après ces ébats fougueux, Louise
encore tout étourdie se demanda ce qu’elle faisait si loin de chez elle. Ses
idées et questions vagabondaient dans un brouillard complet, elle évitait
cependant que cela soit visible sur son visage. Le fantôme de la culpabilité
commençait à la hanter. Allait-elle dire la vérité à son mari ou
traverserait-elle l’orage sans un mot ?
Romero, alias Araucano lui demanda
soudain : Pourquoi as-tu fait les
yeux doux au réceptionniste ? Etait-il tombé sur la tête ? Il lui
lançait des « je t’aime » à n’en plus finir et voilà que brillait la
jalousie ! A la lumière d’une proche scène, un voile apparut immédiatement
sur la relation. Elle avait sourit en
toute innocence à l’homme qui lui donnait la clé de la chambre. Il n’y avait
pas de quoi en faire toute une
histoire ! Qu’il ne lui prenne plus la fantaisie de lui faire une
telle remarque pour une insignifiante attitude simplement polie !
En fin d’après-midi Romero eut soudain ses vapeurs et devint
nerveux. Que se passait-il encore ? Il devait rentrer chez lui pour dix
huit heures au plus tard, comme tous les soirs quand il quittait son bureau
sinon sa femme se douterait de quelque chose. Louise eut un petit pincement au
cœur mais après-tout, il fut honnête à ce sujet, elle connaissait cette
exigence depuis le début. Elle irait dîner dans un restaurant du coin. Seule ? Cette question l’agaça. Il
n’était pas concerné, après son départ elle avait quartier libre ! Il la quitta très peu rassuré. L’invisible
confiance du latino n’augurait rien de bon. S’il continuait à nager ainsi en
eaux troubles, cela n’allait pas le faire….
Les restaurants français étaient
introuvables à proximité de l’hôtel alors elle jeta son dévolu sur un snack
belge où elle eut un steak frites, des crudités, un dessert et un verre de vin
pour sept dollars canadiens soit moins de cinq euros. Ce ne fut pas la ruine et
de plus très bon.
En regagnant sa chambre, elle
téléphona à son époux pour lui dire
qu’elle était arrivée à bon port et qu’elle trouvait le pays agréable. En colère,
il lui reprochait son départ. Pourquoi n’avait-il pas fait le moindre geste
pour la retenir ? Il répondit
d’une voix triste : « Je ne
pensais pas que tu partirais ». Elle vit son visage diaphane dans le miroir de
la salle de bains et pensa : une folie
qui risque de me coûter cher. Cette nuit là elle fit des cauchemars.
Romero arriva le lendemain avec des
muffins croyant la trouver au saut du lit mais Louise était prête pour la
visite de Montréal. Ils prirent néanmoins le petit déjeuner ensemble. Un
dernier regard dans la psyché de la chambre et les voici parti bras
dessus-dessous pour le complexe Desjardins dans la rue Sainte-Catherine. Romero
dissimulait mal son désappointement, il pensait certainement rester dans la
chambre toute la journée. Mauvaise politique, Louise avait envie de s’en mettre
plein les yeux et de faire des photos de ce pays qu’elle aimait beaucoup. Au
déjeuner elle découvrit la « Poutine », un grand carton de frites
avec un fromage indéfinissable et une sauce tout aussi inconnue au goût. Ce
n’était pas mauvais mais bourratif, surtout avec un café au lait ou un
chocolat !
Puis ils marchèrent jusqu’au quartier
latin, longèrent les rives du fleuve Saint-Laurent et là Louise eut un moment
de fatigue, certainement dû au décalage horaire, si bien qu’ils firent le
chemin de retour en bus. Le soir, pas envie de bouger, alors elle commanda une
pizza et regarda la télé.
La semaine passa très vite, en visite
de musées, du quartier chinois et pour finir à l’oratoire Saint-Joseph. Le
calme et la sérénité de l’endroit invitaient à la réflexion. Louise se retrouva
en pleine nudité morale, incapable de supprimer ce sentiment de gêne depuis
qu’elle était entrée dans ce lieu saint, comme si un prisme de cristal
l’hypnotisait et l’empêchait de bouger. Romero plongea son regard lagon dans le
sien et remarqua son émotion.
Cette dernière journée le rendait triste. Dans quelques heures elle
reprendrait l’avion du retour. Cette fois ils étaient désemparés tous les deux.
Sentaient-ils qu’elle ne reviendrait pas ?
FIN
Dame mauve le 28 janvier 2014
Les plumes 21
Règlement du jeu d'écriture en cliquant sur l'image
Les mots imposés :
Invisible - introuvable - fantôme - innocence - voile - brouillard - psyché - honnête - insignifiante - dessous - eau/x - politique - diaphane - cristal - blog - nudité - visible - lumière - lagon - briller - vérité - fantaisie - traverser - dentelle - vagabonder - vapeur - vin.
Tabernacle de tabernacle.....Grâce à toi, je sais à présent où aller le jour ou nous irons Catherine et moi à Montréal.
RépondreSupprimerGros bisous à vous deux.
Si l'histoire est fictive, les lieux existent et sont bien réels.
SupprimerBisous vous deux
Violette
J ai reconnu des lieux moi meme visites de bons souvenirs
RépondreSupprimerne tres belle histoire que cette echapee avec cette remise en question
bisous missnefer
Tout est bien qui finit bien ! ;)
RépondreSupprimerElle est rentrée... Seras t elle heureuse de ce choix?...
RépondreSupprimerEt voilà, la petite escapade est terminée et son mari lui pardonne tout. Comme dit Asphodèle, tout est bien qui finit bien.
RépondreSupprimerDis donc, tu avais faim lorsque tu as écrit ce texte ? Steak frites, muffins, pizza.... :P
RépondreSupprimerIl faudrait que je prenne le temps de tout lire Violette..................
RépondreSupprimerVoilà une jolie petite parenthèse, une petite escapade bien agréable à lire et certainement à faire...
RépondreSupprimerRetour au bercail donc après une escapade .....Pas sûr que la réconciliation soit au rendez vous mais sait on jamais ;-)
RépondreSupprimerbelle parenthèse dans la vie de Louise, tout de même
RépondreSupprimerenfin si tout s'arrange comme ça tant mieux
Pas si facile de changer de vie même si Montréal est une ville très agréable .. est ce le côté culinaire qui la ramène en
RépondreSupprimerFrance ?
un retour sans doute attendu.............
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